Agriculture bio 12 % d’exploitations en plus
Avec une consommation de produits bio en progression continue, l’Agence bio appelle à continuer de soutenir le développement de l’agriculture biologique.
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Tirée par les fortes attentes des consommateurs français, l’agriculture biologique se développe à toute vitesse dans l’Hexagone. L’Agence bio avait convoqué la presse ce mardi 21 février 2017, pour s’en féliciter, dévoilant les chiffres issus de son baromètre annuel, une enquête réalisée en novembre 2016.
32 326 fermes en bio
À la fin de 2016, l’Agence bio dénombrait 32 326 fermes en agriculture bio, soit une hausse de 12 % en un an. Du côté des surfaces, elle évoque « plus d’un million et demi d’hectares en agriculture biologique, dont un tiers en conversion », ce qui témoigne de la forte dynamique (1).
Les nouveaux engagements de producteurs concernent surtout les grandes cultures et les bovins, en lait comme en viande. Si la concentration de fermes bio reste plus importante dans certains bassins (Sud-Est, Sud-Ouest et Bretagne Loire-Atlantique), « on assiste à un démarrage intéressant dans le grand quart Nord-Est », note Didier Perréol, directeur de l’Agence bio.
Et si cette belle dynamique stoppait net, faute d’argent dans les caisses des Régions ? Rappelons que beaucoup d’entre elles ont déjà largement consommé l’enveloppe Pac qui les concerne… « C’est un vrai problème », admet l’Agence, rappelant que « la conversion repose sur des aides publiques : le marché en soi ne suffit pas ».
Certes, un travail a été engagé avec l’Itab dans l’objectif de rémunérer l’agriculture biologique pour ses externalités positives. « Mais ce sera sur la table pour la prochaine Pac ; d’ici là, le problème budgétaire ainsi que les retards de paiement pourraient en effet dissuader de nouveaux agriculteurs intéressés… »
7 milliards d’euros de chiffre d’affaires
Pourtant, la demande est telle qu’il faut absolument trouver les moyens de développer l’offre bio en France, insiste l’Agence bio, chiffres à l’appui. C’est en effet ce que semblent penser les Français : 82 % des sondés estiment « important de développer l’agriculture bio ».
Ils le mettent en pratique, puisque sept Français sur dix ont consommé bio au moins une fois par mois au cours de l’année et 29 % des sondés envisagent d’augmenter leur consommation de produits bio. Pour cela, ils demandent de pouvoir en trouver partout, c’est-à-dire notamment au restaurant, dans les cantines, et dans les commerces de proximité.
Le marché des produits bio a atteint 7 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2016, soit une envolée de 20 % en un an. Sur la première marche du podium, les fruits et légumes frais suivis par les produits laitiers et les œufs. Et l’origine France, qui représente grosso modo trois quarts des produits consommés, selon l’Agence, est importante aux yeux des consommateurs, qui sont de plus en plus nombreux à demander du local.
Des achats fondés sur la confiance
Motivés par des raisons de santé (66 % des sondés), d’écologie (58 %) et de goût (56 %), les achats de produits bio se basent sur la confiance. Alors que le règlement bio de l’Union européenne est en débat et que plusieurs États membres voudraient notamment assouplir le rythme des contrôles, il est intéressant de noter que les consommateurs sont attachés à cet encadrement strict. Ainsi, 89 % des sondés s’accordaient à dire que la bio « suit un cahier des charges précis », et 82 % qu’elle est « soumise à des contrôles annuels systématiques ».
Bérengère Lafeuille
(1) Les chiffres seront à confirmer en mai d’après les retours des organismes de contrôle.
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